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À propos des MRBAB, du Musée d’art moderne, des tarifs des musées fédéraux…

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Les musées sont des organismes vivants, qui doivent évoluer avec leur temps. Pour autant, ils sont au service du public et doivent le respecter. Ce sont des lieux de recherche, des instruments d’éducation et de réflexion chargés de préserver et de présenter le patrimoine, mais ils ont également pour mission d’éveiller et de développer la sensibilité des visiteurs.

Or, par une décision unilatérale de leur directeur prise en février 2011, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique’, vieux de près de deux cents ans, ont été amputés de tout leur département d’art moderne… Nous ne pouvons que le répéter : fermer un musée et réduire ses œuvres au silence a quelque chose de choquant.

Une « première », cette fermeture ? Non. Bruxelles s’est déjà retrouvé sans Musée d’Art moderne. C’était en 1959 et il a fallu vingt-cinq ans pour le ramener à la vie ! Allons-nous revivre un tel scénario… ? Sans doute. Même si les circonstances ne sont pas les mêmes, ni les responsables, l’histoire bégaye souvent… En 1959, c’est en vue de la transformation du Mont-des-Arts et de l’agrandissement de la Bibliothèque royale que le musée d’Art moderne, qui occupe alors le Palais de Charles de Lorraine, Place du Musée, est contraint de fermer ses portes. Sine die. Comme aujourd’hui, il est annoncé qu’on lui trouvera un lieu. Les propositions envisagées, dont la Bourse, le site de l’Expo 58, le bâtiment Glaverbel, Meise, le Cinquantenaire… sont toutes aussitôt abandonnées. Comme la décision tarde, des locaux provisoires – l’ancienne bijouterie Altenloh, 1, Place royale – lui sont affectés en 1962. Les lieux sont exigus, à cette époque, mais la direction se démène et, à défaut de pouvoir déploier ses collections permanentes, elle y présentera quelque 100 expositions temporaires jusqu’en 1978 !

En 1966, enfin, la décision est prise : on construira un nouveau musée ! Roger Bastin (architecte du nouveau Musée de Mariemont) est sollicité. Avant-projets, contestations (entre autres de l’Aarau), nouveaux projets. Après consultation d’une commission internationale composée de muséologues, de sociologues, d’urbanistes, d’architectes, le site est choisi et le projet d’un musée souterrain, sur huit niveaux, confirmé. Il est inauguré en 1984.

Et fermé à nouveau, un quart de siècle ans plus tard… Brutalement, sans concertation. Logique puisque – cela a été dit – il n’y aurait pas, il n’y aurait jamais eu d’art moderne en Belgique… ! En lieu et place, il est décidé de créer un nouveau musée dit « fin de siècle ». Fin dix-neuvième siècle, s’entend avec, ce qui a du sens, un prolongement jusqu’en 1914, ce qui n’empêche que le renouveau, les ruptures qui caractérisent la période qui vient ensuite ne devraient pas en être.
Si d’aucuns – inattentifs – n’ont pas encore pris conscience des conséquences profondes de cette décision, d’autres s’en émeuvent, se sentent trahis. Artistes, enseignants et étudiants, responsables d’associations d’éducation permanente, critiques d’art, gens de musées, intellectuels de tous bords et citoyens et citoyennes…, n’ont pas accepté la situation. Les actions de protestation menées depuis février 2011par le collectif MSM – MZM (Musée sans musée – Museum zonder museum) ont été pacifiques, créatives, voire ludiques. Elles ont été remarquées. Certains organes de presse lui ont réservé un bel écho (RTBf, La Libre…). Pas tous. Des lobbys ont dû jouer… Il faut dire que le directeur des MRBAB se sent soutenu par les Ministres responsables successifs et leur administration. Sabine Laruelle a laissé faire. Paul Magnette, qui lui a succédé, a proposé, sans pour autant désavouer la fermeture, d’utiliser des lieux inutilisés du Musée d’art ancien. Projet abandonné. Plus tard, Philippe Courard a d’abord parlé d’un musée itinérant, avant d’envisager d’autres projets. Tout cela sera (serait) très coûteux. Le projet de construction d’un nouveau musée – nécessairement prestigieux, donc assortis de prouesses architecturales du genre Guggenheim (ose-t-on avancer, sans avoir le premier euro…) – est régulièrement évoqué. Improbable dans le contexte financier actuel mais cela permet de différer le moment d’annoncer les impossibilités… En attendant, on serait à la recherche de sponsors privés susceptibles de financer un déménagement provisoire et coûteux vers les « Anciens magasins Vanderborght » – « ex-Dexia Center » qui, miracle, est tout près de la Grand-Place, ce qui confirme que la cible est bien le touriste.

Et la culture, dans tout çà ? La fonction première du musée, donc des Musées royaux des Beaux-Arts – Art ancien et art moderne – est-elle encore envisagée ? En renonçant à présenter une partie essentielle de ses collections (remarquons qu’une partie conséquente du Musée d’Art ancien est également inaccessible), l’institution prive le public de la possibilité de prendre conscience de la continuité et des ruptures dans la création artistique. De son histoire ! C’est un virage dangereux. Certes, le musée « Fin de siècle » sera sans doute intéressant (le contraire serait désolant). Mais c’est pour ce musée-là – comme pour le Musée Magritte – qu’il eût fallu trouver de nouveaux lieux !

La culture et l’éducation sont-elles toujours des priorités ? Doivent-elles encore bénéficier d’un accès démocratique ? Des protestations ont été émises à propos de changements dans la tarification des musées fédéraux, notamment des réductions et gratuités dont bénéficiaient les personnes âgées et les moins de dix-huit ans, les personnes handicapées et accompagnateurs, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires d’un revenu d’intégration. Les nouvelles mesures excluent certaines catégories de public – de fait – de l’accès à la culture. Les tarifs peuvent s’envoler jusqu’à 17,50 euros pour une exposition temporaire aux MRBAB ! Le site Consoloisirs de Bernard Hennebert s’en est fait l’écho et un certain nombre de personnalités politiques* s’en sont émues, attirant l’attention sur le fait que certains musées, dont les Musées royaux des Beaux-Arts, dispersent les sites, donc la présentation de leurs collections : à côté du musée d’Art ancien (donc sans musée d’art moderne) et du Musée Magritte, naîtra le musée Fin de siècle. Bien que Michel Draguet se soit – semble-t-il – engagé à ne pas faire de tarification spécifique…, la crainte est réelle que l’accès à l’ensemble des collections des MRBAB ne puisse se faire qu’à des conditions inacceptables.

* Plusieurs questions et interpellations parlementaires (de Damien Thiéry, Eric Jadot, Muriel Gerkens, Stefaan Van Hecke, Cathy Condyser, entre autres) ont été émises sur le fond de l’affaire mais aussi, plus récemment, à propos de la politique tarifaire des musées fédéraux.

Le groupe de travail « musées » de Culture & Démocratie, La Lettre de « Culture & Démocratie », 18/09/2013, n°68.

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Un sous-développement culturel organisé ?

Coups de griffes

Nos grands musées vont mal. La fermeture brutale du Musée d’Art moderne depuis février 2011 n’y est pas pour rien et la situation ne semble pas devoir s’améliorer. Il est intéressant, pour s’en convaincre, d’analyser l’éditorial de la brochure « Museum Life », signé par Michel Draguet, « Directeur général des Musées royaux des beaux-arts de Belgique et Directeur général a.i. des Musées royaux d’art et d’histoire » (pour ceux qui n’auraient pas tout compris : Musée d’art ancien « et moderne » / Musée Magritte / Musée Antoine Wiertz / Musée Constantin Meunier / Musée du Cinquantenaire / Musée des Instruments de musique / Porte de Hal / Musées d’extrême-Orient à Laeken… !)La presse, remarque Michel Draguet, s’est fait l’écho des projets et travaux menés au sein des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et des retards engendrés par les mesures budgétaires qui ont paralysé le fonctionnement de l’Etat fédéral. (…Mais) des signaux positifs témoignent du bien-fondé de la réforme globale menée à l’échelle de la Politique scientifique fédérale (qu’il a lui-même suggérée…). L’avis positif – quoique circonstancié – remis par l’inspection des finances quant à l’installation dans les anciens magasins Vanderborght des collections allant de 1914 à aujourd’hui, ouvre des perspectives sur lesquelles il convient de revenir ici. Et Michel Draguet d’évoquer la « saturation » du site du Mont des Arts qui implique, estime-t-il, le nécessaire déploiement du musée d’art moderne hors du site historique. Il se questionne pourtant : Pour aller où ? Pour répondre à quelle mission ? (…) question d’autant plus cruciale que les attentes qui reposent sur le musée sont grandes. Et que si d’aucuns pensent qu’un musée peut changer la société, je crois au contraire que le trop plein d’aspirations dont on chargera le musée tuera inévitablement celui-ci (ah bon ? – n.d.l.r.). Rappelons ici que celui qui nous parle, ce « je », c’est bien Michel Draguet, un directeur de musée.

Il met cartes alors sur table et insiste : « Un musée, fut-il « moderne » et «contemporain », est aussi une entreprise qui doit capter un public dont on sait qu’il est aussi exigeant que capricieux ; peu mobile et effrayé par toute sortie des chemins balisés » (merci pour cette appréciation, pour ce peu d’estime pour le public concerné…). (…) Qu’on rêve de dynamiser tel quartier ou telle zone, il faudra intégrer les paramètres économiques qui détermineront la viabilité… » Suivent d’autres considérations à propos de l’éventuelle installation dans les magasins Vanderborght, proche de cette… Grand-Place qui reste le pôle magnétique de la politique touristique de notre capitale » et de ce « Museum Miles qui doit permettre de passer d’un musée à un élément du patrimoine architectural tout en gravissant la pente si dissuasive du Mont des Arts ». Michel Draguet est de plus en plus clair : le public qu’il recherche est dorénavant désigné, visé, et c’est bien le « touriste » ! Au moins il dépense.

Donc, Les magasins Vanderborght seront un premier pas dans la construction de ce chemin du patrimoine qui, de la Grand-Place au Mont des Arts et de ceux-ci au Cinquantenaire… poursuit Michel Draguet qui évoque pourtant… « un enjeu majeur dont la réussite dépendra de l’originalité du contenu de ce musée qui n’aura pas l’outrecuidance de se vouloir « moderne » – y eut-il jamais un art moderne en Belgique ? – et ne se résumera pas à n’être que contemporain – pris pour sa valeur chronologique primaire ». Comment peut-on vouloir un musée d’art moderne auquel on ne croit pas, l’espérer « original » alors qu’il suffirait de le penser « de qualité » ? Il promet de revenir sur ces questions dans le prochain numéro de sa revue. Sans doute pour tenter de convaincre à nouveau du bien-fondé d’une forme de culture à deux vitesses.

Favoriser l’accès aux musées ? À la culture ? Bernard Hennebert (Consoloisirs), dont on connaît l’activité en ce domaine – notamment pour la gratuité du premier dimanche du mois en Communauté française – doit se dire que ce qui est donné d’une main est souvent repris de l’autre… Le gouvernement fédéral et les ministres qui se sont succédé à la tête du secteur portent évidemment (ils ne sont pas les seuls) une responsabilité dans cette situation qui lèse surtout les publics les plus fragiles, les jeunes, les personnes âgées ou à faible revenu, les demandeurs d’emploi, les personnes handicapées.

Aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, depuis mai 2009 (citons Bernard Hennebert), le ticket « Musée d’Art Ancien et Musée d’Art Moderne » est passé de 5€ à 8€ pour une offre moindre, les œuvres de Magritte étant dorénavant regroupées dans un «musée» séparé, spécifique. En 2011, avec une offre muséale réduite à nouveau de moitié par la fermeture brutale du Musée d’Art Moderne, il eût été juste de ramener à 4€ le prix d’entrée au seul Musée d’Art Ancien ! Au Musée des Beaux-Arts de Rennes, par exemple, des salles étant fermées pour travaux, le prix d’entrée a été ramené de 4,45€ à 1,05€.

Mais à Bruxelles, les 8€ restent dus et, de manière générale, les réductions et gratuités en prennent un coup ! L’entrée était gratuite pour les jeunes de moins de 18 ans : seuls les moins de 6 ans (six !) profitent désormais de cette mesure. C’est 2€ de 6 à 18 ans. Passe aussi à la trappe la gratuité mise en place en 2009 pour les demandeurs d’emploi, ainsi que pour les personnes handicapées avec accompagnateur. La réduction aux + de 60 ans n’ira plus qu’aux + de 65 ans ! Sans explication ni concertation alors qu’un débat citoyen aurait pu se tenir avec les usagers culturels du service public. Des évolutions analogues se retrouvent dans les nouvelles tarifications d’autres institutions fédérales : Musée Magritte, Musée des Instruments de Musique, et autres. Pour qui sont ces musées que l’on ne saurait voir… ?

Concrètement : il y a quelques jours, une de mes amies à qui j’avais parlé de « Kandinsky et la Russie » une exposition aux MRBAB, m’a demandé si l’idée était bonne d’y emmener son frère, qui devait lui rendre visite à Bruxelles. Conçue et réalisée par la directrice adjointe du Musée d’Etat russe de Saint-Petersbourg, insistant sur le contexte et la relation avec d’autres artistes, tels Arnold Schönberg, Michail Larionov, Natalja Gontcharova, Kazimir Malevitch, l’exposition est intéressante sur le plan didactique. Quoique la période envisagée soit courte – elle s’arrête avant le Bauhaus -, elle est indéniablement belle.

Ne connaissant pas l’intérêt du frère de cette amie pour le surgissement de l’art non-figuratif à cette époque (1901 – 1922), je lui donne les arguments positifs, mais je la mets aussi en garde car elle n’est pas particulièrement riche et le prix d’entrée (guichet séparé, en relation avec la présence de Brussels Major Events asbl ?) qui est de 13 ou 14,50 euros en semaine (pas donné…) passe à 17,50 euros en week-end ! L’amie a renoncé. Je la comprends.

Où se niche donc la démocratie culturelle ? Et qui, désormais, parmi les politiques, s’en préoccupe ? *

Georges Vercheval, La Lettre de Culture et Démocratie, n° 67, 6/6/2013

* notons que le 22 mai dernier, Madame Muriel Gerkens, députée fédérale, a interpellé Monsieur Philippe Courard, Secrétaire d’Etat, à propos de la modification des tarifs fédéraux en ce domaine, considérant dans sa conclusion qu’une telle mesure était « anti-sociale, et un frein à l’accessibilité de la culture ».

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Conférence-conversation avec Chris Dercon, directeur de la Tate Modern


Vendredi 19 avril 2013
 
de 18h30 à 20h30

à  l’ISELP

31 Bd de Waterloo, 1000 Bruxelles 
+32 (0)2 504 80 70. www.iselp.be

Tarifs : 6 € / 4 €
Conférence en français

Cette rencontre est le prolongement du cycle Le Musée au 21siècle : disparition ou renaissance ? au cours duquel des directeurs de lieux culturels européens innovants ont présenté leurs diverses façons de réinventer le Musée.

Temple de la consommation ou espace de délectation gratuite? Mastodonte planétaire ou institution humaine? Permanent et durable ou temporaire et amnésique? Le sujet dépasse le monde de l’art et reflète les contradictions de notre temps. Il s’avère par ailleurs incontournable dans le contexte bruxellois où l’absence d’un musée d’art moderne et contemporain est l’occasion d’explorer ces questions.

The Tanks, Art in Action est un programme énergisant pour un musée dont l’objectif acrobatique est d’intégrer les nouvelles tendances les plus éphémères du 21siècle sans oublier d’en conserver les traces.

Durant les Jeux Olympiques de Londres 2012, la Tate Modern, installée depuis l’an 2000 dans une ancienne centrale électrique sur les bords de la Tamise, ouvrait pour la première fois ses réservoirs à mazout au public et aux artistes de la performance, de la danse, du cinéma expérimental et des nouvelles technologies.

Nous reviendrons sur cette phase de test avant l’accroissement gigantesque du site en 2016 : sur les cuves encore bouillonnantes, se construit actuellement un nouveau bâtiment de 65 mètres de haut.

Cette rencontre est ouverte à tous : professionnels, étudiants, artistes, collectionneurs, habitants, galeristes. Je me réjouis de votre présence et d’ici là, n’oubliez pas de l’annoncer sur vos réseaux !

Modératrice : Pauline de La Boulaye 
Informations complémentaires sur paulinedelaboulaye.wordpress.com 

 

En collaboration avec l’École nationale supérieure des arts visuels (ENSAV) de La Cambre, dans le cadre du cycle de conférences L’art et les commissaires.

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Le musée est plus indispensable que jamais

Le dossier Musée d’art moderne revient dans l’actualité. Non qu’il y ait de grandes avancées : les promesses du Ministre Magnette attendent toujours, l’hypothèse d’une installation des collections d’art moderne dans le Dexia Center refait surface sans agenda précis et sans perspective artistique sérieuse, le musée d’art contemporain fait l’objet de réflexions pour le moins opaques et les salles des MRBAB sont toujours partiellement fermées, toutes périodes confondues.

Un nouveau rassemblement, orchestré par Muséeesansmusée – MuseumzonderMuseum, s’est tenu hier (6 février) à 13 heures.

Il a rappelé aux responsables politiques, à l’heure du musée de Lens, de Metz, d’Essen etc… que les musées sont à la fois les lieux indispensables de la mémoire collective, de la rencontre et de la convivialité, du savoir, de l’émotion et du plaisir pour tous et toutes. Ils sont – et ce n’est ni un détail en ces temps de difficultés, ni une faiblesse marchande si l’exigence et le maintien drastique des logiques de service public sont au rendez-vous – à l’origine d’importantes retombées économiques.

Les MRBAB sont l’illustration désolante d’un musée en forme de trou de mémoire scientifique, artistique, éducatif, politique et économique. Un trou de mémoire culturel et démocratique. Les choix qui y ont été opérés depuis quelques années ont la légèreté de mauvaises bulles de savon.

(…)

Sabine de Ville, La Lettre de Culture et Démocratie, n° 65, 7 février 2013.

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Création d’une commission « Musées » au sein de Culture et Démocratie

La fermeture de la section Musée d’art moderne des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, début 2011, l’absence d’un Musée d’art moderne et d’art contemporain à Bruxelles ont suscité la levée d’un mouvement de protestation et d’action (…).

La situation n’a guère bougé depuis février 2012, date de la dernière manifestation de ce mouvement dans les MRBAB et mesures annoncées par le Ministre de tutelle Paul Magnette. Agenda flou, décisions sans cesse remises en question, salles toujours aussi dégarnies… et Musée Fin de siècle en chantier prolongé.

Cliché 2012-12-13 13-42-29

Les mondes politique et académique se sont exprimés à plusieurs reprises, mettant en question, et les arbitrages en matière de pôles, et la gestion actuelle des Musées. Presque toutes les questions restent pendantes…

Nous ouvrons les travaux d’une commission Musée au sein de Culture et Démocratie. Elle se donne pour objectif d’examiner, au-delà du dossier belge, ce qui peut faire sens aujourd’hui dans les politiques muséales. Les commissions de Culture et Démocratie sont des forums ouverts, elles n’ont de sens qu’à cette condition.

Bienvenue à ceux que cette question interpelle et intéresse : baptiste@cultureetdemocratie.be

Lire la suite de l’article

La lettre de Culture et Démocratie, n° 64, 12 décembre 2012

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Le musée au XXIe siècle : disparition ou renaissance ?

L’iselp présente un cycle de conférences & conversations
Pauline de La Boulaye / historienne, auteur, curatrice indépendante + invités
Du 22 janvier au 19 mars 2013 / 19h-21h / 6€-4€

L’absence d’un musée d’art moderne et d’art contemporain à Bruxelles est l’occasion de créer un moment de réflexion pour tous : professionnels, étudiants, collectionneurs, habitants. Car en ce début de 3e millénaire, l’avenir des musées ne concerne pas que le monde de l’art. Il s’agit aussi d’un sujet politique, social, éducatif, culturel, environnemental. Bref, un sujet de société. Le musée reflète les contradictions de notre temps. Temple de la consommation ou espace de délectation gratuite ? Mastodonte planétaire ou institution humaine ? Permanent et durable ou temporaire et amnésique ?

Dialogue avec les directeurs de quatre institutions aux contours inédits : le MuCEM de Marseille, le Centre Pompidou – Metz, le Musée de la Danse à Rennes et le MEN de Neuchâtel. Il sera question d’interroger le récent développement des musées, leur évolution au sein des villes et des territoires, leur profonde mutation. Qu’ils exposent les arts et traditions populaires, l’art moderne et contemporain, la danse ou les cultures extra-européennes, ces quatre exemples refondent le musée et nourrissent notre quête d’identité.

Mardi 22 janvier : Zeev Gourarier, directeur scientifique et culturel du Musée des Civilisations Europe Méditerranée – MuCEM à Marseille

Mardi 19 février : Boris Charmatz, directeur du Centre chorégraphique national de Bretagne à Rennes transformé en Musée de la Danse en 2009

Mardi 5 mars : Marc-Olivier Gonseth, directeur du Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, MEN (Suisse)

Mardi 19 mars : Laurent Le Bon, directeur du Centre Pompidou – Metz

Jeudi 10 janvier à 17h : Séance inaugurale gratuite.
iselp / institut supérieur pour l’étude du langage plastique.
Bd de Waterloo, 31 B-1000 Bruxelles
tél:+32 (0)2/ 504 80 70 – accueil@iselp.behttp://www.iselp.be

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Réponse de ‘Culture et Démocratie’ aux questions posées par le Ministre Paul Magnette à propos d’un futur musée d’art contemporain

Musée sans Musée a également répondu (lire ce texte) à la consultation (lire) du Ministre Paul Magnette.

Cliché 2012-12-13 13-42-29

En octobre dernier, nous avons répondu à l’invitation du Ministre Paul Magnette et lui avons transmis notre réaction à propos d’un projet de musée d’art contemporain à Bruxelles.

Ce courrier nous a donné l’occasion de répéter que sommes convaincus de ce qu’un musée d’art contemporain digne de ce nom est indispensable à Bruxelles. Mais nous sommes tout aussi convaincus de la nécessité qu’il y a pour cette ville de présenter aux publics, de manière cohérente et vivante, toutes les collections aujourd’hui conservées dans les Musées royaux des Beaux-arts de Belgique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Pour nous, il est indispensable de penser, dans le même mouvement, la réponse rapide et sérieuse aux questions que suscitent aujourd’hui l’état des collections – du XVème au XXème siècle – et la conception et la mise en œuvre d’un musée d’art contemporain ambitieux à Bruxelles. Nos préoccupations et nos ambitions en matière de politique culturelle s’appliquent donc autant aux institutions existantes qu’à celles qui pourraient voir le jour.

Pour Culture & Démocratie, le changement et les réformes n’ont de sens que s’ils permettent aux institutions muséales d’améliorer significativement leurs missions scientifique et pédagogique (au sens large) à l’adresse de tous leurs publics et en particulier à l’adresse des jeunes. Ce qui se passe aujourd’hui aux Musées royaux des Beaux-arts de Belgique et aux Musées du Cinquantenaire ne va pas, selon nous, dans ce sens.

Alors un musée d’art contemporain, oui, bien sûr ! Comment se fait-il qu’il n’y en ait pas déjà un, depuis longtemps, dans la capitale de la Belgique et de l’Europe ? Voilà un projet enthousiasmant pourvu qu’il s’ancre dans une ambition scientifique et artistique et qu’il s’ouvre à tous.

Vous trouverez en suivant le lien, la réponse adressée au Ministre Magnette.

La Lettre de Culture et Démocratie, n° 64, 12 décembre 2012

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Les collections du musée d’art moderne en débat

Le Journal 24 de Culture et Démocratie est centré sur les MRBAB et ses collections d’art moderne. 

Un Journal de Culture et Démocratie centré sur les Musées royaux des Beaux-arts de Belgique ? Sur les collections du musée d’art moderne ? Etrange sujet à l’heure où tant d’autres questions peuvent mobiliser notre attention.

Vrai sujet pourtant, parce qu’il soulève des questions centrales pour Culture et Démocratie. Elles ont pour nom politique culturelle, gouvernance culturelle, démocratisation de la culture, création, transmission, éducation, culture du marché et marché de la culture.

A l’origine de ce Journal, une controverse et un mouvement de protestation suscités par la fermeture, en janvier 2011 et sine die, des collections XXe et XXIe siècles des Musées royaux des Beaux-arts de Belgique. Cette fermeture en suivait bien d’autres justifiées par des contraintes de rénovation (une grande partie des collections XVe, XVIe et XVIIe siècles se trouve aujourd’hui dans les réserves). Elle s’inscrivait aussi dans le cadre d’un important projet de réaménagement des collections XIXe siècle : en perspective et dans la logique du musée Magritte, un Musée Fin de siècle centré sur la collection d’art nouveau Gillon-Crowet et, à beaucoup plus long terme, le projet – à construire, dans tous les sens du terme – d’un musée d’art contemporain qui puisse présenter, en un lieu nouveau, les collections temporairement « effacées ».

La controverse porte sur la gouvernance et la manière dont furent posés ces arbitrages de politique muséale. Peu, sinon pas de débat public. Elle porte sur la nature de ces arbitrages : logique des pôles, juxtaposition de musées à thème rompant et dé-problématisant le récit muséal, mise en réserve de pans entiers des collections, surexposition d’artistes ou de mouvements, extension des espaces marchands etc… Elle a suscité une importante et passionnante question de fond : si un musée des Beaux-arts peut encore faire sens aujourd’hui, à quelle condition le peut-il, avec quel projet, quels moyens ? Peut-il servir une ambition démocratique et si oui, comment ?

C’est sur ces mots de Sabine de Ville, qui signe l’édito, que le Journal 24 de Culture et Démocratie s’ouvre.

Dans la Lettre 55 de Culture et Démocratie, parue en juin 2011, Culture et Démocratie s’assocait à l’inquiétude manifestée par le collectif Musée sans musée. Un an après, l’association consacre son Journal à cette question. Elle offre un espace de débat où les positions des uns et ds autres se renforcent, se contredisent, s’enrichissent. Paroles instituées, paroles instituantes, paroles désinstituantes, paroles d’amateurs, etc. La lecture de ce numéro est agréable -on le lit d’une traite si on en a le temps- car les textes sont très diversifiés et abordent un même problème chaque fois de façon différentes.

La Lettre de Culture et Démocratie, n° 61, 21/5/2012.

Le journal est disponible gratuitement en version papier dans les locaux de Culture et Démocratie.

Pour le recevoir par la poste, veuillez faire un virement de trois euros (frais de port forfaitaire) sur le compte 523-0803666-96 de Culture et Démocratie, en indiquant comme communication,  « Commande + ‘Journal 24’ + votre nom + adresse postale ». Veuillez prévenir de votre commande en envoyant un mail à info@cultureetdemocratie.be. La publication vous sera envoyée dans les plus brefs délais.

Vous pouvez consulter ce numéro ici. Bonne lecture !

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« Le musée: une évolution fulgurante ». Jeudi 8 mai à 18h30

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Bruxelles-Bilbao, même combat ?

Tout projet de nouveau musée doit d’abord faire l’objet d’un débat public dans lequel le point de vue régional doit s’affirmer.

L’ARAU s’étonne que la Région laisse faire les choses à l’envers : laisser imposer une implantation dans les esprits avant de débattre du projet culturel, social, et urbanistique. La Région a elle-même perçu les enjeux des projets culturels, comme elle l’indique dans le Plan Régional de Développement de 2002 : « Un projet culturel fort est celui dans lequel la communauté urbaine se reconnaît. Cela suppose l’inscription du projet culturel au cœur de la ville et passe par la capacité à dessiner des parcours urbains. »

Depuis un an (fermeture temporaire du Musée d’Art Moderne pour rénovations), on assiste  à un  déferlement d’effets d’annonces dans les médias pour légitimer l’idée d’un « effet Bilbao » sur la capitale européenne.

Le syndrome de Bilbao se caractérise par la promotion d’un  » geste architectural fort « , via la création d’un nouveau musée d’art moderne et contemporain,  pour dynamiser (l’image de) la ville et la placer dans une compétition inter-villes.  Ce recours au musée Guggenheim de Bilbao comme projet exemplaire pose question  à travers l’instrumentalisation qui en est faite, car elle met en avant la seule success story du musée sans rappeler ni le contexte urbain de Bilbao, ni le rigoureux encadrement urbanistique dont il a fait l’objet dans la ville industrielle basque.

Aujourd’hui, les projets annoncés, divers, contradictoires, et néanmoins très précis, sont de grande ampleur. Si les bienfaits économiques et touristiques sont déjà extrapolés dans les articles et interviews, le projet urbanistique en tant que tel n’a pas fait l’objet de débats du côté des pouvoirs publics… entre autres parce qu’il n’existe pas encore.  Ne doit-il pourtant pas être à la base de toute réflexion ? Malgré ce flou, une implantation : sur la trémie recouverte du  Cinquantenaire, semble déjà décidée, la planification élaborée, les partenariats préparés… Dans la presse de 2011, un concours d’architecte a même déjà été annoncé pour janvier 2012 !
L’ARAU souhaite donc :

  • faire  un point  sur les mésaventures historiques et actuelles de la collection d’Art moderne ;
  • démontrer que si l’on veut importer un « effet Guggenheim »,  l’implantation ne devrait pas être celle du quartier européen, ni celle du Heysel ;
  • pointer la précipitation et le danger d’un concours d’architecture international ;
  • réaffirmer sa position pour une déconcentration des institutions muséales et contre un zoning touristico-muséal ;
  • et enfin se demander quel peut être le rôle de la Région bruxelloise dans ce projet.

Plan de l’analyse :

  • De la performativité des déclarations dans la presse de 2011. Mise en place d’un  » grand projet  » par des effets d’annonces successifs.
  • Petite charade : fantôme, de poche, caché, virtuel, enfoui : qui ai-je été et qui suis-je encore?
  • L’appel à Bilbao : un archétype aux supers pouvoirs ?
  • Le zoning des musées sur le Mont des Arts : pourquoi et comment s’en détacher
  • Quel est (peut être) le rôle de la Région bruxelloise dans ce dossier ?
  • Le concours d’architecture : la (mauvaise) charrue avant les bœufs

ARAU –  Publié le 31 janvier 2012

L’analyse complète en PDF

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