Symbolique 12e mouvement d’incompréhension, hier, devant un Mam, clos depuis 24 mois
Une petite cinquantaine d’artistes et de citoyens s’étaient massés, mercredi entre 13 h et 14 h, devant le 3, rue de la Régence. Où, depuis l’orée 2011, les portes de l’Art moderne restent fermées à tout public.
“On est ahuri !”, confessait Bernard Villers, un plasticien, ex-prof à La Cambre. “La démarche d’aujourd’hui est symbolique. Des promesses furent faites. Nous avons de nouveau quelques espoirs. Mais nous sommes très circonspects…”
À l’instar de la parlementaire SP.A Yamila Idrissi, cet interlocuteur déplora ce Trou de mémoire que soulignèrent divers panneaux (On a beau draguer, on trouve pas l’musée) et 5 chiffres : “2 ans. 3 ministres. 100 promesses. 0 solution. 12e rassemblement.”
Appuyée par Culture et démocratie (un groupement au sein duquel des curieux auraient identifié Georges Vercheval, naguère créateur du m usée de la Photographie , à Mont-sur-Marchienne), la mobilisation réclamait, pacifiquement mais fermement, un accès aux collections d’un Mam passé à la trappe au profit d’un musée Fin de siècle (“Le XIX e !”, précisent des manifestants) toujours reporté.
“On l’a fermé sous un prétexte fallacieux”, estimait Daniel Locus, de Musée sans musée Museum zonder museum . “Car ce ne fut pas du tout la priorité de son directeur (Michel Draguet, NDLR). “Nous lui reprochons d’avoir évacué tout débat préalable. Son musée Fin de siècle ? Il l’annonçait au printemps. Puis fin 2012. Maintenant, on parle de l’automne 2013…”
Et Sabine de Ville, présidente de Culture et démocratie , d’en rajouter : “Une politique muséale extraordinairement subjective ! Cette institution ne fait pas son boulot. Les politiques non plus !”, résuma-t-elle à côté d’une immense rustine, explicite et contemporaine. Tout cela, tandis que le fédéral songe à un Mam porte de Ninove…
Guy Bernard, La Dernière Heure, 7 février 2013
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