Les contraintes du marché

 » Les musées, eux aussi, sont atteints par la volonté de rentabilisation insufflée par les Etats. Beaucoup mettent ainsi sur pied des expositions séduisantes, pas trop difficiles, pas trop contemporaines – et toujours payantes. »  (dixit le sociologue Daniel Vander Gucht, directeur du GRESAC (Groupe de recherche en sociologie des arts et des cultures) à l’ULB. ) Nos Musées royaux des Beaux-Arts en sont une illustration récente et symptomatique : le musée autrefois gratuit sera bientôt scindé en trois parties plus « séduisantes », l’art ancien, la Fin de siècle et Magritte, chacune nécessitant un ticket séparé. Quant à l’art moderne, il ne sera tout simplement plus visible, et restera dans les caves en attente d’un hypothétique nouveau lieu. « Ces institutions sont gérées comme comme des entreprises privées. »  Sans plus prendre en compte, ou presque, les dimensions sociales, éducatives, constructives de l’art et son rôle majeur d’ouverture sur l’inconnu.

Extrait de l’article « Une si artistique précarité », dans « Comment déloger le libéralisme de nos esprits », Imagine, n°87, sept-octobre 2011, p. 15.

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